Un collège sur cinq propose une SEGPA à la rentrée 2024
Selon la note d’information n° 25-60 publiée en octobre 2025 par la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), 21 % des collèges français proposent une section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA).
Ces structures scolarisent environ 2 % des collégiens, soit plus de 80 000 élèves de la sixième à la troisième.
94 % des SEGPA relèvent du secteur public, et la majorité d’entre elles sont situées en milieu urbain (84 %, dont 70 % dans des zones denses ou très denses).
🎯 Objectif du dispositif : accueillir des élèves présentant des difficultés scolaires importantes et persistantes, leur proposer un enseignement adapté et les conduire vers une insertion professionnelle réussie.
L'ensemble des SEGPA :
Des établissements plus grands et socialement défavorisés
Les collèges avec SEGPA comptent en moyenne 584 élèves, contre 452 pour les établissements sans SEGPA.
Leur indice de position sociale (IPS) moyen est de 96, bien inférieur à celui des autres collèges (110), ce qui confirme leur implantation dans des territoires socialement plus fragiles.
Les écarts ne concernent pas uniquement les élèves de SEGPA : les collégiens « classiques » des mêmes établissements présentent eux aussi un niveau scolaire globalement plus faible que la moyenne nationale.
Les enseignants y sont plus jeunes, davantage issus du premier degré (24 %), et moins souvent des femmes (57 % contre 64 % ailleurs).
Un dispositif souvent associé à d’autres formes d’inclusion
Les collèges disposant d’une SEGPA sont très fréquemment des établissements ouverts à la diversité des parcours.
Ainsi, 85 % d’entre eux accueillent également une ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) ou une UPE2A (élèves allophones), contre 46 % des autres collèges.
De plus, 82 % possèdent au moins une section spécifique (bilangue, sportive, binationale, internationale, ou régionale bilingue).
Ces chiffres illustrent la forte concentration des dispositifs d’inclusion dans les mêmes établissements, souvent situés en éducation prioritaire (33 % contre 11 % pour les autres collèges).
Une répartition territoriale très contrastée
La présence de SEGPA varie fortement d’une région à l’autre :
- Guyane : 49 % des collèges ;
- Mayotte : 41 % ;
- Corse : 39 % ;
- Moyenne nationale : 21 %.
À l’inverse, certaines académies, comme Paris (8 %), en comptent très peu.
Près d’un élève de SEGPA sur cinq vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, contre 9 % pour l’ensemble des collégiens.
Des conditions d’encadrement plus favorables
Les SEGPA bénéficient d’un taux d’encadrement divisé par deux par rapport aux classes ordinaires :
👩🏫 Une moyenne d’un enseignant pour 12 élèves, contre 1 pour 24 ailleurs.
Les effectifs limités (maximum : 16 élèves par classe) permettent un accompagnement individualisé et un suivi pédagogique renforcé.
Un enseignant sur dix est professeur de lycée professionnel, assurant les enseignements de découverte des métiers en quatrième et troisième.
Cette hybridation entre premier degré, collège et lycée professionnel constitue une force unique du dispositif SEGPA.
Des parcours stables, majoritairement orientés vers la voie professionnelle
La grande majorité des élèves restent dans la même section tout au long du collège :
-
95 % d’une année sur l’autre conservent leur parcours SEGPA ;
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seuls 4 % rejoignent une classe ordinaire.
Après la troisième, 73 % poursuivent en voie professionnelle :
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63 % en CAP,
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10 % en seconde professionnelle,
environ 13 % quittent le système scolaire à l’issue du collège.
Cette continuité souligne le rôle de la SEGPA comme parcours structurant, sécurisant et préparatoire à la professionnalisation.
Un ressenti scolaire globalement très positif
Malgré un contexte social plus défavorisé, les élèves de SEGPA expriment un bien-être scolaire remarquable :
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93 % déclarent se sentir bien dans leur collège ;
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94 % estiment bien apprendre ;
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96 % se sentent aidés par leurs professeurs ;
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90 % jugent que leurs enseignants les encouragent ;
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seuls 28 % déclarent avoir subi des moqueries, contre 34 % des autres collégiens.
💬 Ces résultats confirment ce que les équipes de terrain observent souvent : en SEGPA, les élèves retrouvent confiance, progressent dans leurs apprentissages et se projettent plus sereinement vers l’avenir.
La note DEPP 25-60 met en lumière une réalité contrastée : les SEGPA sont concentrées dans des territoires fragiles, mais elles offrent des conditions d’enseignement humaines et valorisantes.
Les enseignants engagés qui y exercent contribuent à réduire les inégalités scolaires et à reconstruire la confiance d’élèves trop souvent fragilisés par un parcours scolaire difficile.
Sur SEGPA.org, cette étude conforte l’idée que la SEGPA n’est pas un « repli », mais bien un espace d’exigence, d’adaptation et d’espoir au sein du collège.
📎 Source officielle :
Caron C., Kamionka J., Marmion V., Piquemal L., Stefanou A. (2025).
Les SEGPA dans les collèges : dans quels types d’établissements ? Devant quels professeurs ? Pour quels élèves ?
Note d’information n° 25-60, DEPP, octobre 2025.
Les Segpa dans les collèges : dans quels types d’établissements ? Devant quels professeurs ? Pour quels élèves ?