Cette série d’article est issue Mémoire de master Parcours : EPABEP Éducation et pédagogie adaptées aux besoins éducatifs particulier rédigé par Jonathan ANDRÉ, T4 en 2020, et troisième année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
Le plan de travail a pour objectif de laisser les élèves travailler à leur rythme, de développer les prises d’initiatives et développer leur investissement. Ils peuvent avancer dans leur travail de façon autonome sur des activités d’application ou de réinvestissement de notions abordées précédemment en classe ou encore de développer des méthodes de travail.
Il est aussi est un élément d’évaluation formative, il permet de situer les élèves par rapport aux apprentissages en cours. Il dispose d’un système d’auto-évaluation et de moment d’échange individuel avec l’enseignant qui vise à améliorer chez l’élève la prise de conscience de ses réussites et de ses difficultés. Il peut également devenir un outil d’individualisation et de différentiation pour l’élève.
On constate que chaque élève étant autonome, la classe fonctionne comme une « ruche », chaque élève sait ce qu’il a à faire en fonction de ses besoins d’apprentissage. L’enseignant est donc disponible pour l’élève en difficulté, celui qui a besoin de remédiation, pour stimuler ceux qui ont du mal à s’organiser ou à tenir un certain rythme de travail ou encore pour rassurer sur son avancée.
Cette pratique correspond à un temps précis où tous les élèves n’ont pas le même plan de travail, même si des parties sont communes. Ainsi, l’on avance à son rythme, sans devoir ni patienter (sauf blocage), ni être tributaire du reste du groupe pour avancer. C’est un temps qui est vécu comme plus libre, renforçant la responsabilité, l’autonomie et l’initiative dans la classe, de plus les élèves sont demandeurs de ce temps et nous avons pu constater que c’était devenu avec le temps un moment engageant ou plusieurs choses se jouent pour l’élève :
- La volonté de progresser pour soi et face aux autres (mise en avant de sa progression par le biais des avatars et des ceintures)
- La possibilité de choisir ses activités et donc de s’organiser en fonction de ses besoins immédiats
- La possibilité de se positionner spatialement où il le souhaite pour travailler : seul, face à la classe, dos à la classe, en binôme….
- D’apprendre par les pairs
En parallèle, nous remarquerons que le plan de travail permet de mettre à profit de nombreuses choses pour l’enseignant :
- Une évaluation diagnostique
- Une évaluation des élèves par compétences
- D’individualiser les acquis
- De mettre des élèves en responsabilité afin de favoriser l’apprentissage par les pairs
- De créer au besoin des groupes de travail sur des compétences ciblées autour de l’enseignant
- De motiver l’élève à travers l’évaluation positive prévue dans les plans de travail
Sur soixante minutes de cours, l’enseignant dispose d’une moyenne de 3 minutes et 45 secondes par élèves pour 16 élèves, l’enseignement frontal permet d’accorder le maximum de temps d’enseignement pour l’ensemble des élèves mais a pour travers de s’adresser justement à l’ensemble avec une prise en compte difficile des individualités de chacun et de leurs difficultés. Le plan de travail en SEGPA permet d’offrir dans la même durée quasiment autant de temps nécessaire pour les élèves avec un parcours adapté pour chacun.