Cette série d’article est issue Mémoire de master Parcours : EPABEP Éducation et pédagogie adaptées aux besoins éducatifs particulier rédigé par Jonathan ANDRÉ, T4 en 2020, et troisième année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
Dans le début des année 2000 (grâce à la publication française), la théorie de l’efficacité personnelle issue de la psychologie sociale et initié au début des années 1980 par Albert BANDURA prend une ampleur considérable dans le monde de l’apprentissage français.
Elle s’appuie sur quatre facteurs qui sont à la source de la construction de l’efficacité personnelle :
Principale source, la maîtrise personnelle s’appuie sur le fait que les succès que rencontrent l’élève augmentent significativement la croyance d’efficacité personnelle au contraire des échecs qui la réduise. Par contre pour des élèves qui dispose d’un bon sentiment d’efficacité, l’échec peut être bénéfique car ils impliquent que la réussite est liée à l’effort.
En seconde source, on retrouve l’apprentissage social qui mène l’individu à la réflexion suivante, pour évaluer ses capacités, l’élève tire des conclusions de l’observation de son environnement et des autres qui le constitue et plus particulièrement des personnes proches de lui en âge et sexe. Il retiendra et augmentera plus facilement un sentiment d’efficacité s’il voit des élèves comme lui effectuer une tâche plutôt qu’un enseignant ou un autre adulte.
Par la suite, afin de continuer à construire ce sentiment d’efficacité personnel, la persuasion par autrui qui devient plus pertinente quand l’élève est confronté à la difficulté et que l’enseignant ou des pairs expriment une confiance en ses capacités. L’effet ne peut manifester seulement si l’élève a déjà une croyance en ses capacités, cela ne fonctionnera donc pas avec un élève qui ne croit pas en lui sur le moment de l’activité. Mais il y aura toujours un effet positif sur sa motivation[1]. Par contre, motiver l’élève sur une tache irréalisable ou l’amenant un échec, mettra en porte-à-faux l’adulte et démunira les croyances de l’élève en ses capacités.
Enfin pour finir nous retrouvons l’état physiologique et émotionnel : l’état du corps et de l’esprit au moment de l’activité joue d’une façon significative et devient un facteur déterminant pour la construction de son efficacité personnelle, elle est particulièrement vrai dans le cadre d’un effort physique par exemple.
Selon Albert BANDURA, le rôle de la confiance en soi pour mener à bien une activité est essentielle, elle permet de s’engager plus aisément dans l’activité et surtout de faire preuve de pugnacité malgré les difficultés rencontrées. Toujours d’après Albert BANDURA, le système de croyance que construit un individu et plus particulièrement un élève est le fondement de l’action et de la motivation.
« Si les gens ne croient pas qu’ils puissent obtenir les résultats qu’ils désirent grâce à leurs actes, ils ont bien peu de raison d’agir ou de persévérer face aux difficultés »
Benoit GALAND et Marie VANLEDE, 2004
Les psychologues Benoit GALAND et Marie VANLEDE dans « Le sentiment d’efficacité personnelle dans l’apprentissage et la formation : quel rôle joue-t-il ? D’où vient-il ? Comment intervenir ? »[2], précisent que la confiance en soi n’est pas innée et est étroitement lié au poids des expériences passés stockées dans la mémoire des élèves et des individus de façon général et est lié aussi par ailleurs à l’attitude de l’entourage lors de l’apprentissage.
[1] Effet Pygmalion : Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès.
[2] GALAND Benoît, VANLEDE Marie, « Le sentiment d’efficacité personnelle dans l’apprentissage et la formation : quel rôle joue-t-il ? D’où vient-il ? Comment intervenir ? », Savoirs, 2004/5 (Hors-série), p. 91-116. DOI : 10.3917/savo.hs01.0091. URL : https://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-5-page-91.htm