Cette série d’article est issue d’un dossier professionnel CAPPEI rédigé par Jonathan ANDRÉ, T2 en 2017, et première année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
L’organisation de l’espace et la possibilité de disposer de 4 ordinateurs (à terme) pour mes élèves m’amène souvent à penser mes cours différemment d’un cours frontal : découverte du sujet, leçon, exercices, contrôle… je tends de plus en plus vers la manipulation et le travail en atelier (individuel ou à plusieurs) afin de découvrir une notion, de l’approfondir ou encore de laisser du temps aux élèves pour s’habituer et expérimenter. Préparant les ateliers dans « des boites », je peux les réutiliser à tout moment si un élève ou moi-même considère devoir y avoir référence à nouveau. Avec le temps j’essaie aussi de proposer des évaluations sur divers supports : oral, manipulation, papier et numérique (via l’outil[1] « La Quizinère » de l’Atelier Canopé 63).
Lors de temps de travail individuel, chaque élève est en mesure de trouver son propre rythme et de conjuguer travail et confort.
Cette culture de travail en atelier s’adapte à la disposition de la classe actuelle ou chaque groupe d’élève se retrouvent dans des parties spécifiques de celle-ci, un peu comme si les élèves changeaient de pièce pour aller travailler. C’est la classe qui s’adapte aux élèves et à l’enseignant. Cette organisation me fait beaucoup penser à ce que l’on peut voir en maternelle et les élèves sont en demande régulièrement de ces articulations car il me semble, d’après leur retour, que cela favorise leur bien-être et la mise au travail.
L’aménagement de l’espace m’incite aussi à repenser les usages numériques en classes à travers de nombreux outils : Twitter, recherche de définitions autrement que par le dictionnaire, recherches thématiques en rapport avec le cours, « jeux sérieux » (exemple de https://seriousgamesmetiers.com/ avec les 3ème). Outre l’aspect motivant pour les élèves cela me permet de gagner du temps au profit des élèves et de la classe. Dans le cadre de la prochaine année scolaire, j’envisage de m’emparer de l’ENT pour proposer aux élèves la possibilité de profiter de cette logique en dehors de la classe (classe inversée par exemple).
J’y vois de nombreux effets positifs dans le cadre de la classe et de mes élèves (coopération, individualisation, gestion des élèves, remédiation…) mais aussi hors de mes classes. J’ai de nombreux élèves du collège qui s’interrogent sur ce que je fais en classe, me demandent comment peut-on faire pour intégrer ma classe, si d’autres professeurs ont des classes similaires au collège.
De même certains élèves font le choix de venir plus tôt (particulièrement les 6ème) ou de venir lorsqu’ils ont études pour travailler sur leurs propres devoirs, refaire des ateliers ou avancer sur leurs plans de travail (continuité pour les 6ème, au choix pour les autres classes).
De plus cette organisation m’amène à me poser des questions sur la façon d’évaluer les élèves en ayant toujours à l’esprit le meilleur support en fonction du moment où ils sont évaluer, dans un premier temps j’arrive à proposer des évaluations similaires sur deux supports différents (papier et numérique).
[1] La Quizinière est un outil simple de création d’activités pédagogiques. Il permet d’accommoder rapidement tout type de média et mitonner des exercices pour que les élèves s’entrainent et révisent en écrivant, en choisissant, en dessinant, en parlant, en chantant…