Cette série d’article est issue Mémoire de master Parcours : EPABEP Éducation et pédagogie adaptées aux besoins éducatifs particulier rédigé par Jonathan ANDRÉ, T4 en 2020, et troisième année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
Hannah et António DAMÁSIO (travaillant tous les deux à l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion et de la créativité de l’université de la Californie méridionale depuis 2005), sont neuropsychologues et ont pu à travers de nombreuses expériences montré l’importance des émotions et des sentiments dans l’apprentissage. Selon eux, lors du déroulement des processus cognitifs liés à l’apprentissage, il y a des ajustements continuels entre les processus intellectuels et ceux de l’affect qui est une importance majeure pour l’apprentissage. Les affects (émotions et sentiments) classifient toutes les actions et les pensées en termes de récompenses et punitions. Les actions spontanées de l’élève sont d’abord source de motivation, envies ou réactions émotionnelles qui sont des dispositifs vitaux. La curiosité et le plaisir d’apprendre, tout comme la peur ou la souffrance donnent le ton de notre dynamique d’apprentissage. Ces émotions nous renseignent sur nos besoins tandis que nos « intelligence » nous permet de choisir la meilleure façon d’y répondre.
Les recherches mettant en avant que les émotions positives sont un facteur important pour l’apprentissage et sont légion depuis déjà de nombreuses années contrairement à l’anxiété, la violence qui peuvent démobiliser l’apprenant et peuvent susciter des stratégies d’évitement. Catherine GUEGUEN, pédiatre formée à l’haptonomie[1] et à la Communication Non Violente (CNV), a prouvé que « la production de cortisol induite par le stress attaque les neurones de l’hippocampe, une région cérébrale essentielle pour l’apprentissage, la mémorisation et la régulation émotionnelle ». A contrario, d’autres recherches ont pu montrer que les émotions négatives ont le pouvoir de mettre les échecs en perspective pour progresser. Il peut arriver qu’ils puissent pousser l’élève à apprendre de manière plus approfondie et à surmonter le trac tandis que certaines émotions positives peuvent distraire l’élève (bientôt la fin du cours, vivement les vacances …).
Mais cette gestion des émotions relève surtout d’une construction de la culture d’apprentissage de l’élève et de l’apprentissage à cette confrontation face à ses émotions.
[1] L’haptonomie est le nom que l’on donne parfois à l’étude de l’affectivité. Ce terme embrasse un grand nombre de pratiques hétérogènes, et n’a pas de statut institutionnel défini au sein des pratiques médicales et paramédicales.