Cette série d’article est issue Mémoire de master Parcours : EPABEP Éducation et pédagogie adaptées aux besoins éducatifs particulier rédigé par Jonathan ANDRÉ, T4 en 2020, et troisième année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
Le terme de neurosciences apparaît (en anglais) à la fin des années 1960 mais est mis en avant depuis plusieurs années en France, celle-ci s’appuie sur le fonctionnement du cerveau et la modification des structures cérébrales. Depuis quelques années les imageries médicales ont beaucoup progressé et permettent d’identifier quelles sont les zones du cerveau qui sont utilisés dans l’apprentissage tout en suivant le processus et l’évolution de celui-ci dans le temps. Elle a permis par exemple de prouver que la méthode globale pour la lecture n’était pas adaptée à l’entrée dans la lecture pour des apprentis-lecteurs.
« Dans notre espèce, le désir d’apprendre est un besoin fondamental, comparable à celui de manger ou de boire. Il joue un rôle fondamental dans la motivation des élèves, et l’on ne peut qu’encourager la stimulation de la curiosité en classe, afin d’aiguiser le désir d’apprendre d’un élève. A l’inverse tenter d’inculquer une compétence scolaire, musicale, sportive … sans stimuler cette étincelle de curiosité, donc de plaisir donne de moindre résultats[1] », Stanislas DEHAENE précise dans ce dossier du magazine Sciences Humaines, qu’il existe quatre piliers de l’apprentissage et il souligne avec une grande importance le rôle de l’environnement de l’élève : parents, éducateurs, enseignants… Selon lui, la motivation se cultive et s’apprend des pairs et des proches, en mobilisant l’attention de l’individu, en attisant sa curiosité et en l’aidant à être l’acteur de son apprentissage. Toutefois il met aussi en avant trois difficultés à la motivation de l’élève : le manque de stimulations appropriés, la punition de la curiosité et la transmission impositive des connaissances.
Sans stimulation appropriés, l’élève en trop grande difficulté se désintéresse de l’activité comme pour celui dont l’activité est trop facile. Un enseignement trop rigide ou l’élève est empêché d’être curieux de poser des questions se verra bloquer dans son circuit de la récompense lié à la curiosité (circuit de la dopamine) et se formatera à ne plus intervenir dans son apprentissage. En complément le surplus d’informations, d’aides ou de remédiation empêchera l’élève de se saisir de l’activité et s’en désintéressera.
Toutefois, les neurosciences sont très présentes aujourd’hui, « mais il ne faut pas oublier les sciences didactiques qui elles aussi réfléchissent à l’apprentissage, la plasticité du cerveau seule ne fait pas un apprentissage réussi et durable »[2].
[1] Dossier “Comment apprend-on ?”, in Sciences Humaines, septembre-octobre 2017
[2] Arnaud Simard, Maitre de Conférence en mathématiques à l’INSPE de Besançon