Cette série d’article est issue Mémoire de master Parcours : EPABEP Éducation et pédagogie adaptées aux besoins éducatifs particulier rédigé par Jonathan ANDRÉ, T4 en 2020, et troisième année en SEGPA. Il faut ainsi lire cette série dans son contexte, celui d’un jeune enseignant qui est parachuté en SEGPA et qui a fait le choix d’y rester par le passage du CAPPEI en candidat libre dès sa première année.
« Faire attention, s’engager, se mettre à l’épreuve, et savoir consolider ses acquis sont les secrets d’un apprentissage réussis »
Stanislas DEHAENE, 2018
Apprentissage, attention et engagement
Stanislas DEHAENE, psychologue cognitiviste et neuroscientifique, président du conseil scientifique de l’Éducation nationale, publie dans « Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines » (Odile Jacob, septembre 2018) une théorie sur l’apprentissage qui met en avant la façon dont le cerveau humain s’est doté au fil de l’évolution de quatre fonctions majeures afin de maximiser la capacité d’apprentissage.
Il met en avant l’attention (concentrer pour amplifier), l’engagement actif (s’engager pour produire), le retour sur erreur (comparer pour corriger) et la consolidation (automatiser pour fluidifier).
Pour bien apprendre, il faut avoir une idée claire du but à atteindre. Adhérer à cet objectif est essentiel. Pour mieux assimiler les connaissances, l’élève doit être actif : il a intérêt à reformuler ces savoirs en mots et en pensées qui font sens pour lui, il doit devenir un élève actif dans son apprentissage.
En revanche, un élève passif n’apprend rien, car son cerveau ne met pas à jour ses modèles mentaux. L’un suit le cours tandis que l’autre décroche. Rendre les conditions d’apprentissage plus difficiles peut donc porter sans fruits. Faire l’effort de comprendre une phrase soi-même, sans que l’enseignant donne la solution, entraine une bien meilleure fixation.
Stanislas Dehaene écrit dans « Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines » (Odile Jacob, septembre 2018) :
« Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’élève alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’élève d’apprendre à savoir quand il ne sait pas »
L’élève sera d’autant plus actif et engagé quand il aura envie de faire l’action. Cette envie prend son existence au moment où l’activité lui plaît, qu’elle apparait comme importante pour lui et qu’il y voit un intérêt personnel ; et surtout pas dans le cas où il est contraint par un enseignant ou tout autre intervenant extérieur.
Le rôle clé de l’engagement actif souligne à quel point il importe que l’élève soit maximalement attentif, actif, prédictif : plus sa curiosité est grande, plus son apprentissage augmente. Pour maximiser la curiosité, il faut veiller à présenter à l’élève des situations d’apprentissages qui ne soient ni trop faciles, ni trop difficiles : c’est le principe d’adaptation de l’enseignement au niveau de l’élève et plus particulièrement en SEGPA[1] ou la culture de l’échec est une chose profondément ancrée. Afin de préserver l’engagement et la curiosité, l’enseignant ne doit pas faire de cours sans fin, mais doit faire intervenir les élèves, les évaluer fréquemment tout en leur laissant découvrir certains aspects par eux-mêmes (développer leur curiosité) et mettre en valeur de façon systématique plutôt que de les décourager.
[1] Section d’enseignement général et professionnel adapté